Angiome du foie : tout sur l'angiome hépatique

Par Sarah Rebert,
Médecin urgentiste

Angiome du foie : tout sur l'angiome hépatique

Rédigé le 08/12/2018 | Mis à jour le 12/07/2024

L'angiome (ou hémangiome) hépatique est la tumeur bénigne la plus fréquente du foie, elle correspond à un amas de vaisseaux sanguins anormaux. Il s'agit d'une tumeur vasculaire courante et sans gravité, qui n'engendre généralement aucun symptôme et ne nécessite aucune prise en charge spécifique. Il convient cependant de la caractériser avec précision par une imagerie adaptée (échographie, IRM) pour confirmer son diagnostic et s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un autre type tumoral.

Qu'est-ce qu'un angiome du foie ?

L'angiome du foie, également appelé hémangiome ou angiome hépatique, est une tumeur bénigne qui se développe aux dépens des vaisseaux sanguins et forme une petite masse composée de vaisseaux anormaux.

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Typiquement, l'angiome se présente comme une lésion ronde isolée, bien délimitée, de diamètre inférieur à 3 cm (moins de 1 cm une fois sur deux). L'angiome est stable et ne provoque aucun symptôme. Des angiomes multiples peuvent être disséminés dans le foie.

La lésion peut aussi prendre une forme atypique. Il existe des angiomes géants mesurant jusqu'à 10 cm, d'autres prennent la forme de petits nodules entièrement fibreux (angiomes scléreux), d'autres encore sont calcifiés ou connectés au foie par un pédicule.

Qui sont les personnes concernées ?

En l'absence de symptôme et compte tenu du rôle joué par le hasard dans le diagnostic, il est difficile de savoir exactement combien de personnes sont porteuses d'angiomes du foie. L'European association for the study of the liver (EASL, Association européenne pour l'étude du foie) estime qu'environ 0,4 % à 20 % de la population serait concernée (autour de 5 % quand l'estimation est faite sur des séries d'examens d'imagerie, mais jusqu'à 20 % dans des études ayant porté sur des foies autopsiés).

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On retrouve des angiomes hépatiques chez des personnes de tout âge, y compris chez les nourrissons, mais ils sont plus fréquemment observés chez les personnes âgées de 30 à 50 ans, avec une prédominance féminine.

Angiome du foie : quelles sont les causes et facteurs de risque?

Il s'agit d'une lésion sans origine identifiée, qui est probablement congénitale. Certains angiomes hépatiques pourraient être sous l'influence des hormones.

Les facteurs de risques

Les traitements hormonaux de même que la grossesse pourraient jouer un rôle dans la croissance de certains angiomes du foie. Toutefois, les études montrent que ce risque est mineur et a priori sans danger. La contraception orale, en particulier, n'est pas contre-indiquée chez les femmes présentant des tumeurs non évolutives et peut être poursuivie sans surveillance particulière.

Quels sont les symptômes d'un angiome du foie ?

La plupart du temps, l'angiome est et restera asymptomatique.

Les angiomes volumineux peuvent toutefois comprimer les tissus adjacents et provoquer une inflammation et des douleurs.

Comment s'effectue le diagnostic ?

L'angiome est souvent découvert de façon fortuite à l'occasion d'une échographie abdominale. Lorsque le foie est sain et que la tumeur est typique et de petite taille (moins de 3 cm), aucun autre examen n'est nécessaire. 

Lorsque l'angiome est atypique, ou de grande taille, ou chez les patients présentant une maladie hépatique sous-jacente, telle une cirrhose ou un cancer du foie, il peut être confondu avec d'autres types de tumeurs à l'échographie. Le diagnostic est notamment très difficile pour des angiomes de petite taille chez les patients porteurs de tumeurs malignes.

D'autres examens d'imagerie avec injection de produits de contraste doivent alors être pratiqués pour confirmer le diagnostic. L'IRM est l'examen de référence pour l'exploration des angiomes hépatiques, c'est l'examen le plus sensible et le plus spécifique, il permet de lever le doute plus de neuf fois sur dix.

Si le diagnostic n'a pu être posé par les examens d'imagerie, une biopsie peut être envisagée. Le médecin réalisera une ponction en introduisant une aiguille par voie transcutanée. La précision du diagnostic atteint 96 %.

Est-ce grave d'avoir un angiome du foie ?

Un angiome du foie n'est généralement pas grave entant que tel, c'est une affection bénigne, même s'il peut parfois provoquer des symptômes gênants. En revanche d'autres diagnostics peuvent être plus graves et parfois confondus avec un angiome. C'est ceux la qu'il faut savoir diagnostiquer quand on découvre une tumeur du foie. C'est pourquoi la démarche diagnostique et la bonne réalisation des imageries adaptées est indispensable et doivent être bien menées.

Quand s'inquiéter d'un angiome ?

Dans de rares cas, des complications peuvent survenir :

  • Thrombose (formation d'un caillot) ;
  • Syndrome de Kasabach- Merritt (SKM) caractérisé par une réaction inflammatoire et un trouble de la coagulation ;
  • Hémorragie intra-tumorale, voire épanchement de sang dans le péritoine par rupture de l'angiome (hémopéritoine). 

Comment traiter un angiome du foie ?

Il n'est pas nécessaire de traiter – ni même de surveiller – les angiomes de petite taille, d'aspect typique, stables, et ne causant aucun symptôme.

Dans les autres cas, une embolisation artérielle (bloquer l'apport en sang) peut être proposée. La prise en charge peut aussi reposer sur un traitement médicamenteux, ou plus rarement, une intervention chirurgicale pour retirer la tumeur.

L'opinion du médecin : Sarah Rebert

La découverte d'un angiome sur une échographie est une situation très fréquente et bénigne. Dans la plupart des cas, en l'absence de facteurs de risque ou de symptômes, cette découverte n'a aucune incidence. Elle ne nécessitera par la suite, aucun suivi spécifique, mais au moindre doute à l'échographie une IRM complétera le diagnostic initial. Le rôle des hormones dans la croissance de l'angiome ne doit pas empêcher la prise d'une contraception hormonale et encore moins une grossesse, dans la mesure où le diagnostic est sûr, que l'angiome est typique, de petite taille et asymptomatique.

Sarah Rebert
Sarah Rebert
Médecin urgentiste

Dr Sarah REBERT Paris Médecin généraliste et urgentiste. J’ai réalisé mes études de médecine à la Faculté de Paris 7 Bichat-Lariboisière au cours desquelles je suis sortie Majore de mon concours de première année (PACES), puis 24ème au concours de l’internat (ECN).

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