
Une ostéochondrite est une maladie qui touche les zones de croissance des os et du cartilage. Elle apparaît le plus souvent chez l'enfant et l'adolescent sportifs. Elle affecte classiquement le genou, le coude, la cheville, le pied, la hanche et provoque des douleurs au niveau de l'articulation touchée qui sont majorées par l'activité physique. Son diagnostic nécessite un examen clinique complet associé généralement à une imagerie médicale. La prise en charge dépend du stade de gravité, de la localisation et de la gêne occasionnée.
L’ostéochondrite, qu'est-ce que c'est ?
Définition de l’ostéochondrite
L’ostéochondrite, également nommée ostéochondrose, désigne l'ensemble des atteintes des zones de croissance de l’os et du cartilage. Il s’agirait, d'après les principales hypothèses, d'une atteinte mécanique et vasculaire du développement des zones de croissance de l'os à proximité du cartilage, on parle de l'os sous chondral.


Il existe différents types d'ostéochondrites :
- Les ostéochondrites apophysaires : ce sont les plus fréquentes et elles sont souvent associées à l’activité sportive ;
- Les ostéochondrites physaires : également associée à l'activité physique elle peut apparaître par exemple au niveau du poignet lors de la pratique de la gymnastique ;
- Les ostéochondrites éphiphysaires : d'origine encore inconnue, on distingue dans ce groupe les ostéochondrites primitives qui touchent le noyau d’ossification primaire chez le sujet jeune (par exemple au niveau de la hanche ou du pied), et les ostéochondrites disséquantes qui apparaissent un peu plus tard dans la croissance et touchent une zone limitée le plus souvent au niveau du condyle fémoral du genou, ou au niveau du calcanéum du talon.
Types d’ostéochondrites
A ce jour, de nombreuses maladies sont considérées comme des ostéochondrites. Parmi celles-ci, figurent notamment :
- L'ostéochondrite du condyle fémoral du genou, ou maladie de König, elle affecte plus souvent les garçons et apparaît dans 3/4 des cas entre 11 et 19 ans. On qualifie cette ostéochondrite du genou de disséquante ;
- L'ostéochondrite primitive de la hanche, également appelée maladie de Legg-Calve-Perthes, elle touche également plus souvent le garçon à un âge plus jeune entre 3 et 10 ans ;
- L'ostéochondrite du coude, nommée maladie de Panner, elle peut apparaître dans le cadre d'une pratique de sport avec lancer répété ;
- L'ostéochondrose de la tubérosité tibiale du genou, également appelée maladie d’Osgood-Schlatter, elle apparaît surtout à l'adolescence et se révèle par des douleurs localisées à la tubérosité tibiale (en dessous de la rotule) ;
- L’ostéochondrose de la rotule du genou, se nomme maladie de Sinding-Larsen-Johansson et correspond à une douleur de la pointe de la rotule lors d'activités physiques ;
- L'ostéochondrite du talon (calcanéum) ou maladie de Sever, elle affecte surtout le garçon entre 8 et 12 ans, elle est souvent bilatérale provoquant une douleur des deux talons lors de la marche ou de la course ;
- Les ostéochondrites du pied, comme par exemple la maladie de Köhler-Mouchet (os naviculaire, douleur à la face interne du pied) et la maladie de Freiberg (métatarse, douleur du pied majorée au port de charge lourde) ;
- L'ostéochondrose des sésamoïdes du gros orteil ; ou maladie de Renander, elle affecte le jeune adolescent sportif ;
- L’ostéochondrite des plateaux vertébraux, appelée maladie de Scheuermann qui atteint la colonne vertébrale et provoque parfois des douleurs de dos lors des mouvements et des efforts.
Personnes concernées par l’ostéochondrite
L’ostéochondrite est une anomalie des zones de croissance des os et des cartilage, elle affecte donc généralement l’enfant et l'adolescent, plus rarement le jeune adulte.
Cette affection est plus fréquente lors d'une pratique chronique et intensive de sport. Toutes les activités physiques peuvent théoriquement être impliquées, à partir du moment ou elles provoquent une sur-sollicitation d'une articulation, mais on cite le plus souvent comme exemple :
- Le football ;
- La course à pied ;
- La gymnastique ;
- Les sports impliquant des mouvements ou impulsions répétitives.
Facteurs favorisant l’ostéochondrite
Plusieurs facteurs semblent favoriser le développement d’une ostéochondrite :
- Les mouvements trop brusques ;
- Les efforts répétés d'une articulation (impulsion, lancer, percussion) ;
- L'activité physique intense ;
- Un trouble statique sous jacent (pied plat ou creux, trouble postural).
Comment diagnostiquer l’ostéochondrite ?
Le diagnostic de l’ostéochondrite s’appuie généralement sur :
- Un examen clinique accompagné d’un interrogatoire pour évaluer les douleurs ressenties et éliminer les autres diagnostics possibles ;
- Un examen d'imagerie pour confirmer le diagnostic et adapter la prise en charge nécessaire, le plus souvent par radiographie osseuse parfois complétée d'une IRM.
Quelles sont les causes de l’ostéochondrite ?
A ce jour, les mécanismes provoquant l'ostéochondrite restent encore peu connus. Les études suggèrent plusieurs facteurs déclenchants potentiels comme par exemple des causes mécaniques et vasculaires qui pourraient affecter les zones de croissance des os. Il y aurait en effet fréquemment une atteinte de la vascularisation de ces zones qui provoqueraient une destruction des noyaux d'ossification. L'hypothèse mécanique suggère également le rôle des micro-traumatismes répétés chroniquement, lors d'activités physiques, dans le développement de l'ostéochrondrite.
Quels sont les symptômes de l’ostéochondrite ?
Douleur localisée
Le signe caractéristique d’une ostéochondrite est une douleur localisée au niveau de l'articulation atteinte. Il s’agit d’une douleur de type mécanique : c'est à dire qu'elle s'aggrave lors de l’effort et s’atténue, voire disparaît, au repos. Sa localisation est limitée et souvent montrée avec précision par le doigt de l’enfant. Cette zone peut également être sensible au toucher.
On définit le stade de la douleur selon ses modalités d'apparition (pendant ou après l'effort, sur une durée plus ou moins prolongée) et son retentissement sur le fonctionnement de l'enfant.
Autres symptômes associés
Selon les cas, la douleur peut parfois s’accompagner d’autres symptômes :
- Une limitation des amplitudes de l'articulation, voire une sensation de blocage articulaire, provoquant des mouvements difficiles ou une boiterie d'esquive à la marche;
- Un œdème, comme une sorte de tuméfaction, et parfois une rougeur de la zone affectée.
Comment soigner une ostéochondrite ?
La prise en charge diffère selon les localisations et les stades d'évolution. Elle peut inclure :
- Une période de repos sportif, afin de limiter les sollicitations de la zone affectée, qui permet généralement une guérison spontanée. La durée de mise au repos doit être définie avec mesure pour que l'enfant puisse reprendre progressivement une activité physique adaptée ;
- Une "décharge" du membre concerné, c'est à dire ne pas s'appuyer sur la jambe concernée par exemple dans le cas d'une atteinte du genou ;
- Un traitement antalgique pour soulager les douleurs ;
- Une rééducation par un kinésithérapeute ;
- Une correction par orthèses plantaires ou semelles orthopédiques selon les atteintes ;
- Une intervention chirurgicale dans les cas les plus sévères.
Comment prévenir l’ostéochondrite ?
Si certains sports peuvent être incriminés dans l'apparition d’une ostéochondrite, il n’est pas question de limiter l’activité physique des enfants et adolescents. Il est par contre recommandé de les pratiquer dans de bonnes conditions et d'être à l'écoute lorsque l'enfant rapporte l'apparition d'une douleur. Il est par ailleurs conseillé de porter des chaussures adaptées avec un bon amorti pour réduire le risque d’ostéochondrite des membres inférieurs et de ne pas négliger le temps de récupération de l’organisme.
L'opinion du médecin : Sarah Rebert
Les douleurs d'ostéochondrites peuvent affecter le fonctionnement de l'enfant et posent le problème de la mise au repos chez un jeune qui est généralement très actif. Bien qu'il soit important d'être mesuré sur la durée de mise au repos, il est également important de respecter cet arrêt temporaire de l'activité physique pour favoriser la guérison et permettre, par la suite, sa reprise progressive sans douleur. Ainsi la bonne compréhension du trouble et de sa prise en charge est centrale dans l'adhésion aux soins et invite à la discussion entre le soignant, l'enfant et sa famille.