Varice œsophagienne : causes, symptômes et traitements

Par Agnès Bourahla,
Journaliste scientifique

Varice œsophagienne : causes, symptômes et traitements

Rédigé le 02/08/2024

Les varices œsophagiennes sont des gonflements liés à la dilatation des veines dans l'œsophage, ce tube amenant les aliments de la gorge vers le système digestif.  Elles sont généralement asymptomatiques, mais sont susceptibles de provoquer des hémorragies. Elles sont causées par une hypertension au sein des vaisseaux sanguins présents à l'intérieur et autour du foie, qu'on nomme hypertension portale. Or, la cause la plus fréquente d'apparition de ce type d'hypertension est la cirrhose. Le traitement pourra comporter la prise de bêtabloquants, et la réalisation de ligature de ces varices.

Quelles sont les causes des varices œsophagiennes ?

Hypertension portale 

Les varices œsophagiennes sont provoquées par une hypertension dans les vaisseaux sanguins présents à l'intérieur et autour du foie, qu'on appelle hypertension portale. Ainsi, la veine porte est la grosse veine qui transporte le sang vers le foie, depuis d'autres organes abdominaux que sont notamment la rate, le pancréas et la vésicule biliaire. Dans les pays à ressource élevée, la cause la plus fréquente de l'hypertension portale est liée à l'apparition de tissus cicatriciels dans le foie, engendrée par une cirrhose.

Oligospermie : définition, causes, symptômes et traitements

L'hypertension se caractérise par une augmentation anormale de la pression du sang au niveau de la paroi des vaisseaux sanguins. Pour que des varices œsophagiennes apparaissent, le gradient de pression veineux hépatique doit être au moins de 10 mm de mercure, et de plus de 12 mm de mercure pour provoquer un saignement aigu de ces varices.

Les causes d'une cirrhose

Une cirrhose est une maladie, dans laquelle le tissu hépatique normal est remplacé par du tissu cicatriciel. Ses causes les plus fréquentes sont une consommation excessive d'alcool durant une longue période, une hépatite virale ou encore une accumulation de graisses dans le foie.

Comment savoir si on saigne de l'œsophage ?

Les personnes qui présentent des varices œsophagiennes ne présentent généralement aucun symptôme. Ce n'est que lorsque les varices se mettent à saigner qu'un symptôme apparaît : ces patients vomissent du sang rouge vif, et quelquefois même en quantité importante. Ce saignement ne provoque pas de douleur.

Étant donné qu'elles perdent beaucoup de sang, ces personnes peuvent ensuite présenter des signes de choc, tels que : la sensation d'étourdissement, de faiblesse, voire des suées. Il arrive alors que leur cœur se mette à battre vite, et que leur pression artérielle s'avère basse.

Qu’est-ce qu'une varice œsophagienne ?

Les varices œsophagiennes sont des gonflements engendrés par un excès de sang au sein des veines de l'œsophage. L'œsophage est le tube creux qui relie la gorge (pharynx) à l'estomac. Il s'avère que les aliments, en passant par l'œsophage, ne font pas que tomber dans l'estomac : en effet, les parois de l'œsophage propulsent les aliments vers l'estomac grâce aux ondes rythmiques qui sont produites par les contractions musculaires (il s'agit donc d'une activité appelée péristaltisme).

La prévalence des varices œsophagiennes chez un patient cirrhotique est approximativement de 50 %, et elle est corrélée avec la sévérité de la maladie du foie. Les varices se développent alors à un taux de 7 à 8 % par an et leur progression d'un stade de petite varice à un stade de varice de grande taille se produit au taux de 10 à 12 % par an. Des thérapies prophylactiques existent principalement à destination des patients présentant des varices à haut risque, c'est-à-dire soit de petites varices présentant des marques rouges, soit des varices de grande taille.

Car il faut savoir que, chez les patients atteints de cirrhose, l'hémorragie digestive par rupture de varices œsophagiennes est l'une des causes principale de mortalité. L'hémorragie des varices se produit à un taux annuel de 5 % et elle est malheureusement associée avec un taux de mortalité assez élevé, entre 15 et 25 % à six semaines. Pour éviter ces décès, une prophylaxie avec des bêtabloquants ou des ligatures est donc indiquée.

Schéma représentant des varices oesophagiennes

Schéma représentant des varices oesophagiennes

Schéma représentant des varices oesophagienne

Quand une varice devient dangereuse ?

Les varices œsophagiennes sont en général asymptômatiques. Mais, de fait, étant donné qu'elles correspondent donc à des veines dilatées dans l'œsophage, elles sont susceptibles de provoquer des hémorragies graves. Le diagnostic se fait par endoscopie, c'est-à-dire un moyen d'observer l'œsophage (mais aussi l'estomac ou le duodénum) grâce à un tube souple muni d'une petite caméra.

Peut-on guérir les varices œsophagiennes ?

Tout patient admis à l'hôpital pour rupture de varice œsophagienne doit recevoir un traitement vasoactif pendant trois à cinq jours, une antibiothérapie prophylactique durant sept jours, et doit en outre bénéficier d'un traitement endoscopique par ligature de varices oesophagiennes. Si cette combinaison de traitement échoue, un shunt intra-hépatique de sauvetage doit être posé (soit une déviation de la circulation sanguine), et ce par voie transjugulaire, c'est-à-dire par une veine du cou. 

Chez les patients les plus sévèrement atteints, la pose précoce d'un shunt intra-hépatique par voie transjugulaire au cours des 72 heures suivant l'admission à l'hôpital doit être discutée. 

Chez tous les patients, à l'issue de la phase aiguë hémorragique, doit être mise en place une prophylaxie secondaire, associant un traitement par bêtabloquants non cardiosélectifs à des ligatures itératives de varices œsophagiennes. 

Lorsque, chez certains patients, l'hémorragie est réfractaire ou rapidement récidivante à la suite de la pose d'un shunt intra-hépatique, une transplantation hépatique peut se discuter. Il faut alors transférer le patient au sein d'un centre qui pratique la transplantation.

Agnès Bourahla
Agnès Bourahla
Journaliste scientifique

Je suis journaliste scientifique, et aussi auteure d’un livre historique, Jean Castelein, l’évadé de Bourbourg. Après des études de biologie, j'ai débuté le journalisme directement sur le terrain, en presse locale, avant d’être formée à l’ESJ de Lille.

5
1 avis
100% Des lecteurs ont trouvé cet article utile Et vous ?
Arrière-plan
Votre ebook Recettes détox
Ebook d'automne
en cadeau

Abonnez-vous !

Recevez chaque jour des conseils d'experts pour prendre soin de vous.

*Votre adresse email sera utilisée par Digital Prisma Players pour vous envoyer votre newsletter contenant des offres commerciales personnalisées. Elle pourra également être transférée à certains de nos partenaires, sous forme pseudonymisée, si vous avez accepté dans notre bandeau cookies que vos données personnelles soient collectées via des traceurs et utilisées à des fins de publicité personnalisée. A tout moment, vous pourrez vous désinscrire en utilisant le lien de désabonnement intégré dans la newsletter et/ou refuser l’utilisation de traceurs via le lien « Préférences Cookies » figurant sur notre service. Pour en savoir plus et exercer vos droits , prenez connaissance de notre Charte de Confidentialité.