
Un prélèvement génital consiste à prélever quelques cellules ou des sécrétions génitales, le plus souvent dans le but de déceler une infection uro-génitale (notamment une infection sexuellement transmissible - IST). On parle de prélèvement vaginal ou cervico-vaginal chez la femme et de prélèvement urétral chez l’homme (l’urètre est le conduit qui va de la vessie vers l’extérieur du corps). Mais un prélèvement génital peut avoir d'autres objectifs que d'identifier une IST. Explications.
Pourquoi faire un prélèvement génital ?
En cas de symptômes
Un prélèvement génital est généralement indiqué en cas de suspicion d’infection, mais aussi pour analyser une lésion survenue dans la région génitale, en présence de symptômes tels que :
- leucorrhées (pertes blanches) ou pertes vaginales anormales ou malodorantes, chez la femme ;
- rougeurs, démangeaisons ou brûlures vulvaires ;
- saignements anormaux ;
- ulcérations, lésions génitales ou tuméfaction dans la région génitale ;
- brûlures lors de la miction accompagnées d’un écoulement purulent chez l’homme ;
- douleurs testiculaires ou prostatiques.
En cas d'infections
Les raisons d'un prélèvement génital sont nombreuses. Parmi celles-ci : une infection sexuellement transmissible, pour laquelle, on recherche la présence de germes, comme :
- Chlamydia trachomatis ;
- Neisseria gonorrhoeae ;
- Streptocoque B ;
- Mycoplasma genitalium ;
- etc.
Dépistage du cancer du col de l'utérus
En dehors de l'objectif d'établir un diagnostic pour établir l'origine de symptômes, un prélèvement génital peut être effectué dans le cadre d'un dépistage. En particulier, le dépistage du cancer du col utérin chez la femme (avec un frottis pour une analyse cytologique du col utérin ou la recherche d'un papillomavirus - HPV). Autre exemple : chez la femme enceinte, quelques semaines avant l'accouchement, un prélèvement vaginal est réalisé pour rechercher l'éventuelle présence d'un streptocoque B dans le vagin, etc.


Ce prélèvement peut être plus ou moins important et peut se faire par un simple écouvillon, par un frottis... ou de façon plus invasive en réalisant une biopsie (prélèvement d'un fragment de muqueuse/tissu, par exemple, pour analyser des cellules).
Les différents types de prélèvements génitaux
Dépendamment des symptômes, le prélèvement génital peut se faire à différents endroits et de différentes façons.
Chez la femme :
Prélèvement vaginal ou vulvaire
Recueil des sécrétions vaginales à l’aide d’un écouvillon (coton-tige spécial),
Prélèvement au niveau du col de l’utérus
Après mise en place d’un speculum, l’écouvillon est introduit dans l’endocol (à l’intérieur du col de l’utérus),
Prélèvement urétral
Recueil de l’écoulement au niveau du méat urinaire sur un écouvillon,
Recueil du premier jet urinaire
Un auto-prélèvement vaginal est aussi possible dans certains cas, comme pour rechercher l'éventuelle présence d'un papillomavirus (HPV) dans la région cervico-vaginale (pour les femmes qui n'ont pas effectué ce prélèvement chez un médecin ou dans un laboratoire d'analyses).
Chez l’homme :
- Prélèvement urétral : l’écouvillon est introduit dans le méat urétral (au bout du pénis) et les sécrétions sont recueillies en le faisant tourner dans l’urètre,
- Recueil du premier jet urinaire.
En pratique
En fonction de vos symptômes et du prélèvement prévu, la médecin ou le laboratoire d'analyses vous dira en pratique comment s'effectue ce prélèvement. Ainsi, on peut vous demander d'éviter toute toilette intime ou tout traitement local (par savon, crême, gel, etc.), avant le prélèvement. Il arrive que le prélèvement se fasse deux à trois heures après avoir uriné, etc.
Des prélèvements biopsiques
Des prélèvements génitaux plus importants peuvent être entrepris chez la femme comme chez l'homme, en effectuant une biopsie (prélèvement tissulaire). Comme un prélèvement au niveau du col de l'utérus chez la femme, en réalisant par exemple une conisation. Un prélèvement biopsique au niveau du pénis chez l'homme, en cas de suspicion de cancer du pénis, etc.
Où faire un prélèvement gynécologique ?
Le mieux pour effectuer un prélèvement gynécologique est sans doute de s’adresser à un médecin gynécologue.
Mais de façon plus précise, pour savoir où faire un prélèvement gynécologique, il faut d’abord savoir quel est le type de prélèvement prévu.
S’il s’agit d’un prélèvement pour un problème lié à une probable infection ou pour un frottis de dépistage du cancer du col utérin, cela peut être fait par un médecin généraliste, une sage-femme, ou un laboratoire d’analyses. Attention tout de même, certains n’effectuent pas ce type de prélèvement. Alors un conseil : avant de prendre rendez-vous, le mieux est de les contacter, pour s’assurer qu’ils pratiquent bien ce type d’intervention.
En cas de prélèvement plus important, type biopsie, cela est pratiqué par un gynécologue ».
L'opinion du médecin Nicolas Evrard
Un prélèvement génital est le moyen indispensable pour diagnostiquer certaines maladies, comme certaines infections sexuellement transmissibles. Ou pour identifier la nature de lésions génitales. Selon le diagnostic établi, le médecin vous indiquera s'il faut partager ce diagnostic avec votre partenaire sexuel pour qu'il ou elle fasse certaines investigations (en cas d'infection sexuellement transmissible).