La clinophilie

Par le Dr Caroline Pombourcq,
Médecin

La clinophilie

Rédigé le 18/12/2018 | Mis à jour le 28/05/2024

La clinophilie désigne le fait de vouloir rester toujours dans son lit.

Il ne s'agit pas d'une maladie en tant que telle, mais plutôt le symptôme de pathologies psychiatriques.

Les traitements consistent à soigner la pathologie concernée. Les psychothérapies s'avèrent relativement efficaces, notamment les thérapies comportementales cognitives (TCC) ou les thérapies interpersonnelles (TIP).

La clinophilie, qu'est-ce que c'est ?

Définition de la clinophilie

La clinophilie signifie, étymologiquement "le fait d'aimer rester allongé". Il s'agit, de fait, d'une tendance à vouloir toujours être dans son lit, et par extension, d'une tendance à vouloir rester chez soi. 

Hepatite E : symptômes, causes et traitement

De fait, la clinophilie désigne aujourd'hui davantage le fait de vouloir rester dans le lieu qui est le plus sûr, donc chez soi. 

La clinophilie n'est pas une pathologie en soi : elle est généralement le symptôme d'une atteinte psychiatrique.

Recevez tous nos conseils pour prendre soin de votre santé au quotidien !

Personnes concernées

Une certaine fragilité psychologique sous-jacente peut exister.

Facteurs de risque

La clinophilie, symptôme fréquent de diverses pathologies, présente les facteurs de risques liés à ceux de la pathologie qui va lui donner naissance :

  • Les facteurs de risque de la schizophrénie sont complexes. Il existe une vulnérabilité génétique associée à des facteurs environnementaux ;
  • Les facteurs de risque de la dépression et des troubles anxieux sont multiples également, environnementaux et individuels.

Tous les toxiques, particulièrement l'alcool, sont des facteurs de risque très importants.

Quelle sont les causes de la clinophilie ?

Lorsqu'une personne ne va pas bien, elle va avoir tendance à se replier dans le lieu qui la sécurise le plus. Elle va alors être tentée de rester chez elle, voire dans son lit : un lieu où elle se trouve bien, en sécurité. Un endroit où elle est rassurée.

La clinophilie est un symptôme très peu spécifique de maladies psychiatriques.

  • Symptôme quasi constant dans la dépression, la clinophilie est alors liée à un manque d'élan vital, qui empêche de faire des choses, et de sortir de chez soi ;
  • La clinophilie peut aussi être causée par les psychoses, notamment la schizophrénie ou les psychoses paranoïaques. Là, le fait de vouloir rester allongé est lié à un élément délirant. Par exemple, dans la psychose paranoïaque, le patient se sent persécuté, il a peur de sortir à l'extérieur, où il croit qu'il sera en danger : sa clinophilie est alors due à sa pensée délirante, et non ici à un manque d'élan vital. Autre exemple : le syndrome dissociatif qui caractérise la personne schizophrène va faire qu'elle se trouve totalement inhibée. En situation d'apragmatisme, elle va être incapable de passer à l'acte et de faire quelque chose dans le concret ;
  • Les patients atteints de troubles anxieux peuvent aussi présenter une clinophilie. Ainsi, les personnes agoraphobes auront du mal à sortir de chez elles, à cause de leur phobie. De même, des personnes ayant une phobie des chiens vont vouloir rester chez elles, par peur d'en croiser un dans la rue. Chez ces personnes, la clinophilie a là encore des raisons différentes : ces patients ont assez d'énergie pour sortir, ils sont également pleinement conscients et non délirants, mais ici, c'est leur peur qui l'emporte sur le raisonnement.

Mais la clinophilie peut être aussi le symptôme d'une fatigue chronique dont il est nécessaire de rechercher une cause potentielle.

Comment savoir si on est clinophilie ?

La clinophilie se traduit par le fait de vouloir rester allongé, et par extension de vouloir rester tout le temps chez soi. Il s'agit d'un symptôme et non d'une maladie, qui peut s'observer dans plusieurs pathologies psychiatriques ou psychologiques comme le burn out ou la schizophrénie.

Elle est généralement associée à d'autres symptômes (troubles du comportement, tristesse, troubles du sommeil, etc.)

Schizophrénie, dépression : effectuer un diagnostic

La clinophilie étant un symptôme non spécifique, il faut donc prendre en considération tous les autres symptôme associés pour orienter vers un diagnostic plus précis (schizophrénie, dépression, etc.). Le diagnostic sera généralement posé par le médecin traitant ou symptôme non spécifique, il faut donc prendre en considération tous les autres symptôme associés pour orienter vers un diagnostic plus précis (schizophrénie, dépression, etc.). Le diagnostic sera généralement posé par le médecin traitant ou . Ainsi, le patient (ou on entourage) fera facilement, de lui-même, mention de son envie de rester au lit, mais aussi de son manque d'envie de sortir. 

Comment soigner la clinophilie ?

Les traitements de la clinophilie

Les traitements de la clinophilie s'intégreront dans un traitement globale du trouble diagnostiqué. La prise en charge sera médicamenteuse et/ou pychothérapeutique. Pourront être prescrits des anti-dépresseurs, des anti-psychotiques ou des anxiolytiques.

Les démarches psychothérapeutiques sont particulièrement adaptées dans le soin de la clinophilie : TCC et TIP.

  • Les thérapies cognitives comportementales (TCC) ont pour principe de faire comprendre à la personne que le fait de rester chez elle, même si cela la rassure à court terme, est quelque chose de négatif. Le but est de faire réagir le patient de manière pro-active. Le trouble peut être parfois ancien, comme la peur des chiens : l'objectif est, alors, de faire prendre conscience au patient qu'il se fait plus de mal à rester chez lui que le risque d'avoir à affronter un chien n'est inconvenant. Les TCC consistent donc en une restructuration positive des schémas de pensée ;
  • Les thérapies interpersonnelles (TIP) visent à souligner l'importance et les bénéfices que le lien d'attachement à l'autre apporte à soi-même. Elles mettent en valeur les bienfaits de l'interaction sociale, et du groupe, qui aideront le patient à aller mieux, à se sentir heureux. L'interaction à l'autre permet aux êtres humains de se sentir bien. Ce travail sur soi, qui est aussi un travail d'attachement, amène donc à se rendre compte de l'importance du lien à l'autre pour être équilibré.

L'une ou l'autre de ces psychothérapies peut être très utile pour soigner la clinophilie. La TCC conduira à identifier ses dysfonctionnements, et aidera le patient à y apporter ses réponses. La TIP permettra de rétablir du lien avec les autres.

L'opinion du médecin Caroline Pombourcq

La clinophilie n'est pas une maladie mais un symptôme. Elle est généralement le signe d'une pathologie sous-jacente. Sa présence doit faire rechercher d'autres symptômes afin de pouvoir poser un diagnostic précis et de mettre en place une prise en charge adaptée.

Passionnée de journalisme, je suis Médecin journaliste depuis plusieurs années à Paris (écrit papier et web, podcasts audio, émissions vidéo). J’ai effectué mes études de médecine générale à la faculté de Reims.

4
355 avis
91% Des lecteurs ont trouvé cet article utile Et vous ?
Arrière-plan

Abonnez-vous !

Prenez soin de votre santé et de celle de vos proches avec les conseils de nos experts !

*Votre adresse email sera utilisée par Digital Prisma Players pour vous envoyer votre newsletter contenant des offres commerciales personnalisées. Elle pourra également être transférée à certains de nos partenaires, sous forme pseudonymisée, si vous avez accepté dans notre bandeau cookies que vos données personnelles soient collectées via des traceurs et utilisées à des fins de publicité personnalisée. A tout moment, vous pourrez vous désinscrire en utilisant le lien de désabonnement intégré dans la newsletter et/ou refuser l’utilisation de traceurs via le lien « Préférences Cookies » figurant sur notre service. Pour en savoir plus et exercer vos droits , prenez connaissance de notre Charte de Confidentialité.