
Le foie est une glande annexe de l’appareil digestif. Cet organe a de multiples fonctions essentielles métaboliques comme digestives.
Quelle est l’anatomie du foie ? Comment fonctionne-t-il ? De quelles principales pathologies peut-il être atteint ? Les réponses dans cet article.
Quelle est l’anatomie du foie ?
Définition
Le foie est une glande annexe de l’appareil digestif. Il constitue le viscère le plus volumineux de l’organisme et par conséquent un des plus vascularisés (il contient plus de 10 % du sang total de l'organisme).
Position : où se trouve le foie ?
Le foie se situe sous le diaphragme, dans la partie supérieure droite de la cavité abdominale. Il est au-dessus de l’estomac et le recouvre en partie.Aspect et dimensions
Le foie présente une couleur rouge brun et une surface granuleuse.


Cet organe mesure une vingtaine de centimètres de large, environ 16 cm de haut et 8 cm d’épaisseur.
Son poids propre est d’environ 1,5 kg.
Structure
Le foie se divise en quatre lobes, tous divisés en segments (huit segments au total).
Le lobe hépatique droit et gauche
Le lobe hépatique droit est le plus volumineux. Il est séparé du lobe hépatique gauche par le ligament suspenseur falciforme, qui suspend le foie au diaphragme et à la paroi abdominale.
Les lobes carré et caudé
Les lobes carré et caudé se situent entre les lobes droit et gauche. Ils sont séparés par le hile du foie, situé au centre de la face inférieure du foie.
C’est par ce hile qu’arrivent l’artère hépatique et la veine porte, et que sortent les voies biliaires (canal hépatique commun et conduit cystique qui forment le canal cholédoque).
Rôles et fonctions : à quoi sert le foie ?
Voici les principales fonctions du foie :
Fonctions métaboliques et régulatrices
Le foie est responsable de nombreuses fonctions métaboliques et régulatrices.
Il participe au maintien d’une glycémie normale (ne doit pas dépasser 1,10 g/L à jeun - le diabète est défini à partir de 1,26 g/L). Après le repas, les molécules de glucides (glucose, fructose, galactose) s’assemblent en une grosse molécule : le glycogène (on parle de glycogénèse). Ce dernier est stocké - entre autres - dans le foie.
Lorsque le taux de glucose dans le sang vient à diminuer, les cellules hépatiques dégradent le glycogène emmagasiné permettant ainsi de stabiliser la glycémie.
Dans certaines situations, le foie est également capable de produire du glucose à partir de substances non glucidiques, comme les lipides.
Synthèse et régulation des lipides
Les lipides sont absorbés par le tube digestif et apportés au foie. Ce dernier synthétise alors le cholestérol et les triglycérides.
Le foie synthétise des lipoprotéines (complexes de protéines et de lipides qui permettent le transport des lipides, dont le cholestérol, dans le sang).
Synthèse de protéines
Le foie joue un rôle important dans le métabolisme des protéines. A partir des acides aminés absorbés par le tube digestif et arrivés au foie, celui-ci va produire :
- l’albumine (protéine plasmatique) ;
- l’ensemble des globines ;
- les facteurs de coagulation (protéines du sang qui arrêtent les saignements) ;
- les protéines du métabolisme du fer (ferritine, transferrine).
Détoxification
Le foie est en charge de la dégradation de substances toxiques pour l’organisme qui, rendues non-toxiques, seront éliminées via les selles ou les urines.
Les cellules hépatiques (en bonne santé) élimineraient l’alcool à raison d'environ 0,1 à 0,15 grammes par heure.
De la même manière, le foie élimine une partie de certaines substances des médicaments pris par voie orale.
Ces substances transformées ou détruites par le foie, sont ensuite éliminées par les urines, via le sang. Ou dans les selles via la bile.
Le foie joue aussi un rôle dans la décomposition de l’hémoglobine (protéine des globules rouges qui transporte l’oxygène). Sa dégradation produit de la bilirubine dite libre qui est toxique à fortes concentrations. Transportée au foie, elle est transformée en bilirubine conjuguée pour être éliminée dans la bile.
Production de la bile
Le foie remplit également une fonction digestive, puisque c’est lui qui produit la bile, cette solution aqueuse de couleur jaune dont les sels émulsifient les graisses.
Une fois produite, la bile quitte le foie via le conduit hépatique, qui rejoint le conduit cystique de la vésicule biliaire pour former le conduit cholédoque. C’est par ce conduit que la bile entre dans l’intestin grêle.
A noter que le foie est l’un des rares organes à se régénérer rapidement après une lésion ou une ablation partielle.
Quels examens en cas de problème au foie ?
Différents examens complémentaires peuvent être réalisés pour identifier une maladie hépatique. Parmi ceux-ci :
Analyses sanguines
Ces analyses de sang peuvent mettre en évidence un dysfonctionnement du foie et parfois identifier la cause de la maldie hépatique.
Des analyses sanguines peuvent permettre de déterminer les concentrations d'enzymes hépatiques (transaminases), d’anticorps et d’antigènes spécifiques de virus, ou la concentration d’albumine dans le sang, etc.
Des analyses sanguines peuvent aussi renseigner sur la fibrose hépatique, comme le Fibrotest.
Elastométrie
L'élastométrie par ultra-sons permet d’évaluer la fibrose hépatique. Il est ainsi possible de déterminer l'éventuel stade de fibrose ou de cirrhose du foie.
Imagerie médicale
L'échographie du foie permet d’observer rapidement la taille du foie et son aspect général. Elle permet de découvrir une éventuelle lésion du foie et des organes alentours (voies biliaires). Elle permet de déceler des tumeurs, des cirrhoses ou des lithiases biliaires.
La scanner a aussi une grande utilité pour diagnostiquer une maladie hépatique ou lors du suivi d'un patient sous traitement.
L'IRM est généralement prescrite en deuxième ligne, après une échographie et/ou un scanner.
Biopsie du foie
La biopsie du foie permet d’observer par exemple l’étendue d'une éventuelle la fibrose hépatique et l’état d’avancement de la maladie. Elle est de moins en moins pratiquée, remplacée par d'autres examens moins invasifs pour explorer le foie (par des analyses de sang et l'élastométrie).
Quelles sont les pathologies associées ?
Parmi les principales pathologies pouvant affecter le foie :
Stéatose
La stéatose est une maladie caractérisée par la présence excessive de graisses dans le foie. Elle peut être la conséquence d’une consommation chronique et abusive d’alcool.
Mais il existe aussi des stéatoses non alcooliques. On parle de stéatose hépatique non alcoolique (Non-Alcoholic Fatty Liver Disease, NAFLD) qui est la conséquence d'un trouble métabolique qui engendre une accumulation de graisses dans le foie. Cette affection peut se compliquer en stéatohépatite non alcoolique (Non-Alcoholic Steatohepatitis, NASH), risquant d'évoluer vers une cirrhose.
La prise en charge peut différer selon la cause de la stéatose. Mais celle-ci se traite d'abord par des règles d'hygiène de vie, principalement d'ordre alimentaire (dont pas de boisson alcoolisée).
Cirrhose
La cirrhose est la conséquence de maladies hépatites chroniques qui est caractérisée par un remplacement progressif des tissus sains du foie par des nodules et du tissu fibreux (fibrose) qui altèrent peu à peu la fonction hépatique. Elle peu avoir différentes origines. La plus répandue est une consommation excessive d'alcool, mais une autre cause peut être une hépatite virale, etc.
La cirrhose est une maladie grave et évolutive qui débute par une fibrose, et qui dans les cas extrêmes, peut évoluer en un carcinome hépatocellulaire (cancer primitif).
La prise en charge diffère selon l'origine de la cirrhose... Mais en cas de cirrhose décompensée, sans possibilité d'améliorer les fonctions hépatiques, la greffe de foie - quand cela est possible - est souvent la solution la plus appropriée.
Hépatites virales
L'hépatite est une inflammation du foie, généralement causée par l’infection d’un virus. Les hépatites sont le plus souvent d’origine virale.
Le virus peut se transmettre via de l’eau contaminée (hépatites A et E), par du sang contaminé (B et C) ou sexuellement (hépatite B).
Différents traitements peuvent être prescrits, en particulier des médicaments antiviraux qui peuvent se montrer très efficaces.
Cancer du foie
Le cancer du foie se manifeste lorsque des cellules anormales se forment de manière incontrôlée dans les tissus du foie. Le cancer primitif (ou hépatocarcinome) prend naissance dans les hépatocytes.
Le cancer secondaire, ou métastasique, se propage dans le foie après s’être formé ailleurs dans l’organisme. Des métastases au foie peuvent survenir en cas de cancer du sein, du colon, du poumon, etc.
En fonction de l'atteinte du foie, de la localisation de la tumeur, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Mais d'autres traitements existent, comme des médicaments de thérapies ciblées, la destruction tumorale percutanée par radiofréquence, une chimiothérapie, voire une greffe de foie.
Hémochromatose
L'hémochromatose est une maladie héréditaire (En France, elle touche entre 1 et 4 personnes sur 1000) qui se traduit par une surcharge en fer dans plusieurs tissus de l’organisme (dont le foie, mais aussi le cœur, le pancréas...).
En cas d’hémochromatose, le traitement repose sur les saignées (aussi appelées phlébotomie). Elles ont pour but de diminuer le taux de fer dans le sang et de réduire les dépôts de fer dans l’organisme sans pour autant provoquer une anémie par carence en fer.
Maladie de Wilson
La maladie de Wilson est une pathologie génétique due à l’accumulation excessive de cuivre dans le foie et dans le système nerveux central. Un dysfonctionnement de la protéine ATP7B, qui permet l’élimination du cuivre dans la bile, en est la cause.
Cette maladie est peu fréquente en France (touche entre 1 et 3 personnes sur 100 000) et peut exister sous différentes formes, ce qui rend parfois le diagnostic difficile.
Il existe d'autres maladies pouvant touchés le foie, comme une hépatite médicamenteuse, une cirrhose biliaire primitive, le syndrome de Budd-Chiari, etc.
L'opinion du médecin, Nicolas Evrard
Comme on l'a vu, le foie est organe essentiel aux fonctions multiples.
Il est important de préserver sa bonne santé, par différentes mesures de prévention, dont des bonnes règles alimentaires. Comme éviter les trop grandes consommations d'alcool, éviter en auto-médication la prise inconsidérée de traitements hépato-toxiques, être vacciné contre l'hépatite B, mais aussi contre l'hépatite A en cas de séjour à l'étranger dans des régions à risque, éviter les trop grandes consommations d'aliments sucrés, de "junk food", etc.