
L’hamartome est une malformation bénigne correspondant au développement anormal et excessif d'une zone de tissu d'aspect normal mais d'organisation anarchique et non fonctionnelle formant une sorte de tumeur. Il peut se localiser dans de nombreux tissus et organes. Sa constitution est faite de cellules normales qui forment en proportion variable des tissus graisseux, fibreux et glandulaires. La grande majorité des cas sont bénins, mais il peut parfois provoquer une gêne ou perturber le fonctionnement d’un organe, et dans de rares cas, il peut être associé à un cancer ou avoir une évolution maligne. Ainsi, dans certains cas, il peut être nécessaire de réaliser une exérèse chirurgicale, c'est à dire le retrait de la tumeur lors d'une intervention, pour confirmer le diagnostic et traiter ses conséquences.
L’hamartome, qu'est-ce que c'est ?
Définition de l’hamartome
L’hamartome est défini comme une lésion bénigne nodulaire, unique ou multiple, comportant les mêmes constituants que les tissus normaux, mais dans laquelle ces constituants sont agencés de manière moins ordonnée et non fonctionnelle. En d’autres termes, l’hamartome peut être défini comme une croissance excessive de cellules formant une malformation d'aspect tumoral (amas de cellules) au sein d'un tissu ou d’un organe. Sa composition est faite de cellules normales, sans anomalies spécifiques, et associe une proportion variable de tissus graisseux, fibreux et glandulaires. C'est leur organisation anarchique qui provoque le développement de cet amas de cellules qu'on appelle l’hamartome.
Quels sont les différents types d’hamartomes ?
L’hamartome est un terme générique car il peut être utilisé pour désigner des malformations tissulaires dans de nombreuses régions de l’organisme. On distingue notamment :


- L’hamartome mammaire, ou hamartome du sein ;
- L’hamartome hypothalamique, qui concerne une région spécifique du cerveau ;
- L’hamartome pulmonaire, qui est considéré comme la tumeur bénigne du poumon la plus fréquente ;
- L’hamartome cutané, qui peut se présenter au niveau de la peau sous différentes formes (hamartome sébacé, hamartome anémique ou encore hamartome épidermique) ;
- Les hamartomes affectant le globe oculaire comme l’hamartome irien ou l’hamartome combiné de l’épithélium pigmentaire et de la rétine.
Les hamartomes peuvent être uniques ou multiples. Par exemple, le syndrome de Cowden est caractérisé par des hamartomes au niveau de la peau, de la poitrine, de la thyroïde, du tractus gastro-intestinal, de l’endomètre et du cerveau
C'est quoi un hamartome dans le sein ?
L'hamartome du sein est une tumeur mammaire rare et bénigne composée d’une quantité variable de tissu graisseux, fibreux et glandulaire. Il peut se manifester comme une masse, mobile et de consistance molle et non douloureux. Il nécessite un examen rigoureux et une imagerie adaptée pour être diagnostiqué avec certitude.
Photo d'un cas d'hamartome

Ci-dessus une photo d'un cas d'hamartome
Quelles sont les causes de l’hamartome ?
L’hamartome est la conséquence d’une prolifération de tissus normaux regroupés dans des zones où ils ne se trouvent pas habituellement. L’origine de cette prolifération reste encore mal comprise. Il semblerait que les hamartomes surviennent essentiellement durant l’embryogenèse c'est à dire avant la naissance (processus de développement de l’embryon humain). A ce titre, l’hamartome est parfois qualifié de dysembryoplasie c'est à dire une malformation d’un tissu ou organe durant le stade embryonnaire.
Comment diagnostiquer une hamartome ?
Les hamartomes peuvent se développer dans de nombreuses régions du corps. Ils n’ont pas tous les mêmes manifestations cliniques. De fait, les examens permettant leur diagnostic peuvent être différents selon les cas.
Le diagnostic d’un hamartome peut par exemple s’appuyer sur un examen physique et une imagerie médicale ou encore faire appel à une biopsie (prélèvement de tissu à des fins d’analyse) ou à une exérèse chirurgicale (retrait de la tumeur par une intervention).
Quels sont les symptômes de l’hamartome ?
Les harmartomes peuvent se présenter de façon très différente selon leur localisation. Certains peuvent rester asymptomatiques (sans signes apparents) tandis que d’autres peuvent provoquer une gêne et/ou perturber le fonctionnement d’organes.
Par exemple, une tuméfaction au toucher peut être constatée en cas d’hématome mammaire. L’hamartome hypothalamique peut quant à lui provoquer des crises d’épilepsie dites "gélastiques" (crises de rires involontaires et incontrôlés), des troubles du comportement ou encore une puberté précoce chez l'enfant.
Comment évolue l’hamartome ?
La majorité des hamartomes sont bénins. Néanmoins, certains peuvent être associés à un cancer, ou très rarement évolués eux même vers une forme maligne (cancéreuse). Des hamartomes cutanés peuvent par exemple évoluer vers un carcinome (cancer de la peau). Les hamartomes multiples présentent un risque plus élevé d’évolution maligne
Traitements : comment soigner un hamartome ?
La prise en charge de l’hamartome dépend de sa localisation, des signes associés, du risque de complications ainsi que du terrain du patient (ses caractéristiques, son âge, ses antécédents). Une surveillance médicale est souvent proposée lorsque le diagnostic est évident et qu'il n’est associé à aucune gêne ou complication.
Comment retirer un hamartome ?
En présence d'un doute diagnostic, de symptômes ou d'un risque d’évolution cancéreuse pour certains hamartomes, une intervention chirurgicale est nécessaire pour retirer l'hamartome. Il s'agit d'une opération chirurgicale d'exérèse qui consiste à enlever l'amas de tissus.
Comment prévenir l’hamartome ?
Comme l’origine des hamartomes est encore mal comprise, aucune mesure préventive n’a été identifiée. En revanche, le risque de complications peut être limité par un dépistage précoce, un suivi médical régulier et une prise en charge adaptée.
L'opinion du médecin : Sarah Rebert
Le terme de tumeur inquiète souvent les patients, mais il en existe de très nombreuses qui sont bénignes, sans incidence sur la santé et sans risque significatif d'évoluer vers un cancer. C'est en fait la malignité d'une tumeur qui fait sa gravité, toutes les tumeurs ne sont pas à égale en terme de conséquences, il ne faut donc pas toujours s'inquiéter de ce terme qui correspond dans le langage médical à un amas de cellules. Il n'empêche que la première étape indispensable et de confirmer son caractère bénin et cela nécessite la plupart du temps des examens médicaux spécifiques. De même, il est parfois nécessaire de suivre régulièrement son évolution pour la surveiller. C'est pourquoi il reste primordial de consulter précocement son médecin pour obtenir un diagnostic précis, et de respecter par la suite les consignes de surveillance pour prévenir une éventuelle complication.