
Le myélogramme est un examen médical qui permet d’analyser au microscope les cellules de la moelle osseuse, qu'on appelle hématopoïétiques, et qui produisent les différentes cellules sanguines (globules rouges, blancs et plaquettes). Elles sont généralement ponctionnées au niveau du sternum ou de l'os du bassin. Leur observation permet de diagnostiquer des maladies du sang ou de la moelle qui représentent un ensemble de pathologies hétérogènes mais qui ont en commun d'entraîner des répercussions sur la production des cellules sanguines.
Pourquoi faire un examen de la moelle osseuse ?
Indications
Le myélogramme est généralement prescrit en cas d’anomalies détectées sur la numération formule sanguine (NFS) ou l’hémogramme, par exemple en cas de déficit, d'excès ou d'anomalie morphologique de certaines cellules dans le sang.
Le myélogramme est par exemple systématiquement réalisé en cas de suspicion de cancer hématologique. Il peut également être réalisé en cas :
- D’anomalies des cellules sur le frottis sanguin (cellules atypiques, présence de cellules souches) ;
- Afin de surveiller l’extension des tumeurs dites hématopoïétiques (lymphome, leucémie, myélome) ;
- En cas de fièvre persistante d’origine indéterminée.


Un exemple de myélogramme

Ci-dessus un exemple de myélogramme
Quelles sont les maladies de la moelle osseuse ?
Il existe de nombreuses maladies qui peuvent affecter la moelle osseuse et qui se révèlent généralement par des symptômes liés aux répercussions sur les cellules sanguines. En effet, lors des atteintes de la moelle, les signes sont généralement en rapport avec une baisse de la production des cellules matures du sang.
On peut citer comme exemple :
Les leucémies
C'est un ensemble de pathologies hétérogènes, de gravité et de prise en charge variables selon leur évolution aiguë ou chronique et la lignée des cellules atteintes (lymphoïdes ou myéloïdes). Il s'agit d'une prolifération des cellules sanguines à un stade immature.
Les syndromes myélodysplasiques
Il s'agit également d'un ensemble hétérogène d'atteintes de la production des cellules sanguines qui ont en commun une mauvaise fabrication qualitative de ces cellules : on parle d'hématopoïese inefficace, c'est à dire un processus de différenciation et de maturation anormal. Cela peut provoquer des cytopénies (manque de plusieurs lignées de cellules) ou anémies réfractaires.
Le myélome
C'est une prolifération clonale anormale de cellules de la lignée des globules blancs qu'on appelle plasmocytes et qui fabriquent les anticorps (immunoglobuline). Il représente 10 à 20% des cancers du sang. Au cours de cette atteinte, ces plasmocytes anormaux vont envahir la moelle et vont fabriquer en excès une immunoglobuline visible dans la prise de sang.
Selon le stade de sévérité de l'envahissement, il peut y avoir un retentissement sur la bonne fabrication des autres cellules du sang nécessaires au fonctionnement de l'organisme.
L'aplasie médullaire
C'est une maladie rare qui provoque une anomalie au niveau des précurseurs des cellules sanguines et donc une baisse de la formation des différentes lignées (globules rouges, blancs, plaquettes).
Quels sont les symptômes d'un cancer de la moelle osseuse ?
Ils sont souvent peu spécifiques et variables car corrélés à la lignée de cellules atteintes.
Par exemple, la baisse du nombre de globules rouges (anémie) peut provoquer une fatigue, un essoufflement, une pâleur. La baisse des plaquettes (thrombopénie) peut provoquer des saignements anormaux. Et la baisse des globules blancs (leucopénie, neutropénie ou lymphopénie) peut entraîner une sensibilité aux infections.
Comment se déroule un myélogramme ?
Pour réaliser un myélogramme, les cellules sont prélevées par ponction-aspiration dans l’os, au niveau du sternum ou au niveau des ailes iliaques (bassin), à l’aide d’une tige métallique spéciale appelée trocart. Ce geste peut provoquer une sensation désagréable lors de l'aspiration, le patient doit donc être bien informé à l'avance du déroulement de ce geste.
Le prélèvement est réalisé sous anesthésie locale et nécessite une désinfection rigoureuse de la zone. Le geste est relativement rapide et ne dure qu'une quinzaine de minutes en général.
Après aspiration de l’échantillon de moelle osseuse (au cœur de l’os), celui-ci est étalé sur des lames de microscope (frottis médullaire) puis examiné après coloration.
L'analyse du myélogramme est corrélée aux résultats d'un hémogramme (analyse sanguine) récent.
Comment interpréter un myélogramme ?
Le myélogramme fournit plusieurs renseignements sur les cellules de la moelle osseuse, notamment :
- Richesse de la moelle en cellules, et pourcentage de chacun des types de cellules (lignées) ;
- Aspect des cellules (présence de grandes cellules anormales ou en amas, anomalies morphologiques) ;
- Détection de cellules anormales, comme des « blastes » ;
- Décompte des cellules médullaires
Le compte rendu d'un myélogramme comporte un comptage des différentes lignées médullaires, ainsi qu'une conclusion décrivant les éventuelles anomalies observées.
Le médecin se base sur ce compte-rendu pour poser un diagnostic. Le cas échéant, il peut demander d’autres examens.
L'opinion du médecin : Sarah Rebert
Le myélogramme est un geste qui peut inquiéter le patient, déjà du fait du contexte de réalisation (suspicion de diagnostic), mais également du fait du procédé du geste et du caractère anxiogène de la ponction sternale. Il est pourtant indispensable dans l'exploration de maladies du sang et de la moelle. Il convient donc de rassurer sur le caractère désagréable de l'aspiration qui provoque une sensation très particulière mais qui est généralement plus inconfortable que douloureuse. La bonne réalisation de ce geste nécessite la bonne compréhension et information du patient. Il ne faut pas hésiter à demander à votre médecin qu'il vous explique et ré-explique le geste pour qu'il soit fait en confiance, dans de bonnes conditions, pour ne pas rajouter de l'inquiétude à la situation.